AVC: le centre hospitalier à la pointe de la télé-médecine
Ce n’est pas une nouvelle chaîne de télévision même si cela s’appelle Télé-AVC. Voulu par l’Agence régionale de santé, le dispositif de prise en charge des cas d’AVC à distance fonctionne depuis le 22 septembre entre Calais et Saint-Omer. Et il permet de gagner beaucoup de temps sur une prise en charge qui doit être la plus rapide possible. Gagner de précieuses minutes « L’idée a été la suivante, résume le docteur Olivier Dereeper, chef du service de neurologie du centre hospitalier de Calais. Il y a des hôpitaux qui ne peuvent prendre en charge les AVC. Le transfert des patients prend du temps. Donc il a été développé un système de prise en charge à distance de ces patients. » Ainsi, le CHRSO, le centre hospitalier de la région de Saint-Omer a été relié à l’hôpital de Calais et à celui de Dunkerque. Ces derniers assurent à tour de rôle, une semaine sur deux, l’astreinte neurologique pour les patients de l’Audomarois. En pratique, un patient à suspicion d’AVC arrive aux urgences de Saint-Omer. Les urgentistes demandent sur-le-champ une IRM de ce patient. « A distance, on voit tout de suite les résultats de cet examen, continue le docteur Dereeper. On peut aussi en direct dialoguer avec le patient, l’observer avec des caméras si précises que l’on peut même voir sa pupille ! A ce moment, nous allons confirmer le diagnostic et prescrire la thrombolyse, autrement dit le traitement qui s’impose dans certains cas d’AVC. » Cohésion entre les équipes Ce sont les urgentistes de l’Audomarois qui vont procéder à la thrombolyse sans que le patient ait besoin d’être acheminé vers un service de neurologie comme cela se faisait jusqu’alors. « Nous en sommes à la première phase de déploiement, ajoute Christine Delobel, cadre coordinatrice Télé-AVC sur le territoire. Dans la foulée, ce sera le même principe qui sera mis en place entre le centre hospitalier de Boulogne et le CHAM de Montreuil. Dans le Hainaut, cela fonctionne depuis 2011. » Des investissements ont été nécessaires en matériel, ils ont été pris en charge par l’ARS du Nord-Pas-de-Calais. Les médecins et leurs équipes respectives, tant à Calais qu’à Saint-Omer, avaient déjà l’habitude de travailler ensemble. « On se connaît donc c’est plus simple, conclut le docteur Dereeper. Nous avons fait une révision auprès des urgentistes et des radiologues sur l’AVC. Le résultat nous fait gagner près d’une heure sur la prise en charge, et c’est une excellente chose pour les patients. » Source: Laurent GEUMETZ (Nord Littoral)Article publié le 30/10/2015